La colonne vertébrale est une structure poly-articulée (disques intervertébraux et articulations postérieures) à 33 vertèbres avec plusieurs courbures harmonieuses servant de soutien à notre tronc et lui permettant d’effectuer des mouvements sans douleur et de protéger la moelle épinière et ses racines nerveuses.
Une usure des disques lombaires (discopathies) va engendrer des douleurs en bas du dos (lombalgie) et souvent des irradiations douloureuses dans les membres inférieurs.

Qu’est ce qu’une arthroplastie discale ou prothèse discale ?

Lorsque la lombalgie est trop invalidante et/ou que le système nerveux est atteint (le plus souvent par compression d’un ou plusieurs nerfs par une hernie discale) et après échec du traitement par médicaments, rééducation etc…, il convient d’opérer pour stabiliser correctement les vertèbres entre elles et supprimer les structures qui compriment le système nerveux.
Pour que les douleurs soient soulagées et que la colonne puisse continuer à jouer son rôle protecteur et de soutien axial du tronc, et si vos douleurs proviennent bien de votre ou vos disques malades on remplacera celui-ci ou ceux-ci par une prothèse discale ou arthroplastie discale avec conservation de la mobilité. Cette conservation de mobilité permet de protéger vos autres disques et articulations de votre colonne vertébrale.
La prothèse discale est constituée de plateaux métalliques (chrome-Cobalt et/ou Titane) prenant appuis sur les vertèbres adjacentes et d’un noyau central (en plastic à haute densité = polyéthylène ou métallique) venant s’articuler sur les plateaux métalliques. Il existe de nombreux types de prothèses discales, le choix de l’une ou de l’autre dépendra des habitudes du chirurgien et de votre pathologie.

Comment se déroule l’opération ?

La longueur de l’incision cutanée et la voie d’abord choisie pour atteindre le rachis dépendent de l’emplacement et du nombre des disques à traiter. Toute la procédure est réalisée sous contrôle radioscopique (Rayons X).

  1. Incisions et voies d’abord
    L’intervention est réalisée couché sur le dos sous anesthésie générale avec l’aide d’un chirurgien vasculaire. Une fois endormie on commence pour vous mettre en place une sonde urinaire.
    L’incision est ventrale médiane ou oblique selon les cas. L’abord le plus fréquemment réalisé est rétropéritonéal et passant sur le côté des muscles abdominaux sans ouvrir la cavité abdominale et se fait en écartant les gros vaisseaux (artères et veines iliaques). Une fois l’arthroplastie terminée, on recoud les muscles et les tissus en laissant en place un drainage temporaire.
  2. La mise en place de la prothèse discale.
    Dans un premier temps, votre disque malade est enlevé en totalité, sauf les parties latérales, ainsi qu’une éventuelle hernie discale.
    On détermine ensuite la taille de la prothèse à mettre en place à l’aide de gabarits puis sous contrôle scopique on met en place l’implant adapté à votre anatomie.
    Les implants tiennent en place grâce à la pression qu’exercent les vertèbres entre elles.
    La stabilité définitive des implants est permise grâce à un revêtement spécial apposé sur les plateaux métalliques au contact de l’os qui va induire une repousse osseuse en quelques mois (Hydroxyapatite et/ou Titane poreux).Une transfusion sanguine est rarement nécessaire.

 

 

Les suites opératoires

Les douleurs sont calmés par l’administration de morphinique à la pompe électrique et d’AINS.
1er lever le lendemain matin avec le kinésithérapeute (ou l’infirmière) avec un corset (fait sur mesure avant l’opération) qui protégera l’opération pendant 1 mois. Le risque de phlébite sera réduit par des injections sous-cutanées d’anti-coagulant. La sortie se fait à partir du 4-5 sème jour post-opératoire en ambulance la plupart du temps vers son domicile et dans certains cas (rares) en centre de rééducation sur place ou en centre externe. Une rééducation est commencée à partir de 3 semaines pour 3 mois. Vous pourrez conduire une voiture dès 3 semaines, une moto dès 2 mois. La reprise d’une activité professionnelle est possible dès 1 mois sauf pour les travailleurs de force où la reprise ne doit pas se faire avant 3 mois. Le délai de reprise sportive est variable en fonction du sport.

Que peut-on attendre de l’arthroplastie
discale ?

Elle s’adresse à des patients plutôt jeunes, < à 60 ans chez les hommes et 55 ans chez la femme.
Dans certains cas on associe une prothèse et une arthrodèse.
L’arthroplastie discale est une amélioration scientifiquement reconnue dans le traitement des douleurs vertébrales d’origine discale, remplaçant la technique de « fusion vertébrale » ou « arthrodèse vertébrale ».
On doit pouvoir contrôler toute ou partie de la lombalgie, à condition que le disque opéré soit le seul à être franchement malade, et en gardant à l’esprit que seul le disque le plus malade a été remplacé artificiellement mais ne sera jamais “comme neuf”. Il peut y avoir, en particulier toutes les “petites douleurs” liées au surmenage relatif des disques de part et d’autre du disque opéré ainsi que des articulations postérieures du disque correspondant. En cas d’importante usure de ces articulations postérieures la mise en place d’une prothèse discale est de toute façon contre-indiquée.
La durée de vie d’une prothèse de disque dépend de nombreux paramètres : bon positionnement de la prothèse, âge et activité du patient, qualité mécanique intrinsèque de l’implant.
En théorie une prothèse discale peut se changer, mais en pratique c’est très rare.
En cas d’échec avec réapparition de douleurs au niveau du disque opéré une nouvelle intervention visant à bloquer la prothèse est toujours possible avec des bonnes chances de bon résultat.

 

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